France Telecom doit étoffer ses services aux entreprises malgré ses bons résultats 2007

le 06/02/2008, par David Lentier, Opérateurs/FAI, 796 mots

Les résultats 2007 de France Telecom montrent que les mobiles constituent le moteur du groupe. Les services résidentiels triple play ne se développent bien que dans l'hexagone. Les services aux entreprises doivent évoluer vers plus de valeur ajoutée à l'international.

France Telecom doit étoffer ses services aux entreprises malgré ses bons résultats 2007

France Telecom a publié ses comptes 2007. A l'écoute de son président Didier Lombard, tout va pour le mieux. Le chiffre d'affaires s'élève à 53 milliards, en hausse de 2,8% par rapport à 2006 pour un résultat net de 6,3 milliards. Reste que l'endettement du groupe est toujours colossal à 38 milliards d'euros, même s'il a baissé de 4 milliards depuis 2006. Ceci dit, à la lecture du bilan par activité, le moteur de l'opérateur tourne bien. Il devra évoluer dans les années à venir vers plus de services afin de faire face aux évolutions prévisibles du marché, selon Scott Morisson, analyste au Gartner. De grosses sociétés de services à l'étranger Les services aux entreprises constituent la plus petites des trois activités du groupe - ils ne pèsent que 15% des revenus - comparés aux mobiles (baptisés services de communication personnels) et aux services résidentiels. Plus précisément, côté entreprises, le chiffre d'affaires est en infime progression (+0,4%) à 7,7 milliards, et la marge est en baisse sensible (-5,1%). Outre la baisse de revenus liés à la décrue de la téléphonie fixe et des réseaux de données classiques (-9%), « La baisse des marges est due au fait que les services aux entreprises nécessitent beaucoup de personnel , affirme Scott Morisson. Il poursuit, « Le problème de France Telecom est de ne pas avoir suffisamment développé la convergence entre l'informatique et les télécoms. Or, les entreprises attendent des services à valeur ajoutée. Si l'opérateur n'évolue pas, il finira par ne plus fournir que de la connectivité. Certes, Orange a acheté de petites sociétés de services en France, mais ce sont de grosses sociétés à l'étranger qu'il doit désormais acquérir afin de fournir des services d'outsourcing». De fait, l'opérateur a beau indiquer dans son bilan une croissance de 14% de son activité d'intégration et d'infogérance d'applications critiques, il n'en précise pas le montant. Mais il chiffre à 296 000 le nombre d'accès de VPN IP qu'il gère dans le monde, en croissance de 16% depuis l'année dernière. L'analyste enfonce le clou : « France Telecom avait annoncé il y a deux ans qu'il allait développer des offres de services en Europe afin de faire bénéficier ses clients PME de sa présence globale, on attend toujours ». Photo d'archives : Didier Lombard, PDG de France Telecom. Source Orange ; Crédit : Rapho La vache à lait du groupe Les mobiles, pour leur part, tirent le groupe avec une bonne croissance (+5,7%) et une marge qui augmente (+5,8%) en atteignant 29,1 milliards, soit 55% des revenus du groupe. « C'est la vache à lait de France Telecom, souligne Scott Morisson. La croissance est due pour l'essentiel aux pays émergents. On note au passage que le nombre de clients grand public en haut débit mobile (Edge et 3G) a doublé depuis 2006, et atteint désormais 13 millions (dont plus de la moitié en France). La France ne représente plus que 34% de l'activité mobile. En ce qui concerne le futur du groupe sur ce segment, les indicateurs sont ambivalents. D'une part, « La concurrence va s'accroître sur les marchés mobiles arrivés à maturité, et les marges vont se réduire, comme cela a été le cas sur le fixe, estime Scott Morisson. D'autre part, en ce qui concerne les pays émergents, « Orange a su sortir des pays à risques, et investir dans ceux où il fallait être , poursuit l'analyste. Orange est alors premier dans ces pays, avec des perspectives de développement intéressantes sur les cinq ans à venir, car le taux de pénétration du mobile y reste faible. « Son antériorité sur ces marchés va aider l'opérateur et le risque y est faible, car il s'agit de prépayé, estime Scott Morisson. Le triple play uniquement en France Côté services résidentiels fixes, le chiffres d'affaires est en recul (-0,2%), et atteint 22,7 milliards. La marge est cependant en croissance (+2,1%). La guerre des prix sur l'ADSL hors de l'hexagone handicape l'opérateur qui n'a réellement réussi à développer le triple play qu'en France. Celle-ci représente 85% des 6,1 millions de LiveBox installées en Europe (et 63% des accès ADSL). L'IP TV ne décolle pas au niveau européen alors que cela devrait constituer une source de revenus apte à compenser le recul de la téléphonie fixe traditionnelle (-17%) désormais laminée par les abonnements de téléphonie illimitée sur IP. « Orange a eu des soucis de réseau en Grande Bretagne en 2006 qui l'ont empêché de développer une offre de triple play, en outre, il doit désormais évoluer vers le quadruple play, rappelle Scott Morisson. Au final, l'analyste estime que si France Telecom a su respecter ses engagements financiers, cela ne suffit pas. Pas plus d'ailleurs que sa capacité à innover technologiquement. « Il reste à concrétiser ces innovations sous la forme de produits et de services globaux ».

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